Chez Hennes & Mauritz, la fripe se recycle !

C’est à partir de la semaine 8, comme les Suédois adorent désormais s’exprimer en matière de dates (donc à partir de ce lundi 18 février), que H&M (Hennes & Mauritz) lance sa grande opération collecte-recyclage pour les quelque 2 800 magasins du Groupe dans 48 pays. Du cousu main pour le développement durable de l’entreprise.

En quoi cela consiste-il ?

En ramenant trois vêtements usagés (pas nécessairement de chez H&M) à l’une des boutiques H&M, vous aurez droit à bon d’achat de 5 euros… à dépenser chez H&M. Bonne idée, qu’elle est bonne pour battre à plate couture la concurrence et se raccommoder avec les écolos !

Officiellement, une opération bénéfique à l’environnement qui permettra d’en découdre avec le recyclage de vêtements qui normalement finissent dans les incinérateurs.

Ah ! Mais c’est qu’on est sensible à l’écologie chez le géant de la fast-fashion. Il ne lui manquait plus que cette image d’écologiquement responsable pour broder sur la nécessité de ravauder notre belle nature (et la Terre couverte de champs de coton, non ?).

Rien à redire de la com’ parfaitement confectionnée du groupe de l’habillement à bas coût. Il faut dire qu’H&M a sérieusement besoin d’un point de reprise pour se festonner une image quelque peu élimée, observée sous toutes les coutures qu’elle est. Reportages, articles et autres n’ont pas été tendres ces derniers temps avec la « machine à coudre ». Ainsi apprenait-on récemment que les cousettes du Bangladesh touchaient le mirobolant salaire de 50 euros par mois, alors que le patron d’H&M, le pimpant Stefan Persson est la huitième fortune mondiale.

L’appât du gain (5 € donc par sac de vêtements usagés) va favoriser le rush dans les boutiques H&M (les ventes ont eu tendance à fléchir ces derniers mois) et ainsi relancer le business (pour mémoire H&M a fait en 2011 un C.A. de 14 milliards d’euros !).  Et puis, il faut bien payer la campagne de pub de sous-vêtements avec David Beckham !

Et que vont-ils en faire de toutes ces nippes ?

C’est l’entreprise suisse I:Collect qui regroupera les sapes, les hachera menues pour récupérer les fibres recyclées qui deviendront un jour peut être de nouveaux vêtements (pour l’instant au stade de projet et qui y restera sans doute !) Pour l’heure, ces nouvelles fibres serviront, entre autres, à isoler des bâtiments par exemple.

Les organisations caritatives tirent la tronche. C’est qu’il y a un gros manque à gagner en perspective. Le côté citoyen va être mis à rude épreuve. Donner ou continuer dans la spirale consumériste ? Pour H&M, c’est cousu de fil blanc. Sous couvert de responsabilisation, le groupe suédois est en train de suturer le marché de la friperie et du vintage et d’imposer encore un plus sa marque.

2 reflexions sur “Chez Hennes & Mauritz, la fripe se recycle !