Les Suédois sont des pionniers de la fiscalité verte. Ils s’acquittent notamment de la taxe carbone depuis 1991. Or dans ce pays, qui est aussi l’un des plus taxés au monde, personne n’oserait remettre en cause son existence. Le 1er janvier 2008, le gouvernement de centre-droit a même décidé de l’augmenter, à 2,34 couronnes (0,22 euro) par litre d’essence, soit 20% du prix à la pompe. En 2006, les écotaxes représentaient 2,7% du PIB suédois et un peu plus de 8% de la charge fiscale totale du pays, soit près de 80 000 milliards de couronnes (7,7 milliards d’euros).
Les taxes sur les émissions compte pour 85% de la fiscalité verte en Suède. Le reste englobe les taxes sur les substances polluantes et les transports. Le royaume a adopté sa première écotaxe en 1988. Très dissuasive, la taxe sur le SO2 a permis de réduire de plus de 50 %, au-delà des normes légales, la teneur en soufre des combustibles à base de pétrole. Trois ans plus tard, la Suède instaurait une taxe sur les émissions de CO2, dont la valeur atteint aujourd’hui environ 1000 couronnes par tonne (95 euros).
L’efficacité de ces mesures ? » La taxe CO2 a permis de remplacer massivement le charbon et le fioul par des biocombustibles dans le secteur du chauffage « , constate le professeur Thomas B Johannson, spécialiste de l’analyse des systèmes énergétiques. Affolés par les prix, les Suédois ont opté pour le chauffage urbain ou les granulés de bois, dont ils sont les premiers consommateurs au monde. Selon plusieurs estimations, la taxe carbone aurait permis de réduire de 7 millions de tonnes les émissions de CO2 dans le secteur du logement en 2005 par rapport à 1990, et entre 1,5 et 3 millions de tonnes dans les transports.
Cependant, remarque Reino Abrahamson, expert à l’Agence nationale de la protection de l’environnement, » il est impossible de dire quel est l’effet précis des écotaxes « . Car il faudrait aussi prendre en compte l’impact des crédits d’impôts et autres incitations financières, encourageant la consommation de biocarburants, ainsi que les variations du prix du pétrole. Une chose est sûre cependant : un tiers de l’énergie consommée en Suède provient de sources renouvelables et le pays est parvenu à réduire de 9 % ses émissions de CO2 depuis 1990, avec une croissance économique de 44%.
Ce texte a été publié le 5 janvier 2009 par Terra Economica
Et pendant ce temps, les travaux continuent… Après le sprint final de la présidence francaise pour faire signer son paquet « energie-climat » et avant l’enthousiasme pré-affiché des Suédois sur ces questions, la République tchèque, à la tête de la présidence de l’Union Européenne depuis le 1er janvier, a prévu un programme environnemental « de continuité »… »établi en accord avec la France et la Suède, les travaux seront surtout législatifs » comme nous le raconte actu-environnement sur ce lien :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/programme_presidence_techeque_ue_6570.php4
Même Obama s’y est mis en appelant à la réunion d’une super commission globale sur le climat… Et les USa y prendrait toute leur part !
Je suis pour les éco-taxes pour des transports en avion !
Personnellement je verse une somme à une entreprise qui s’engage à lutter contre l’effet de serre lors de mes voyages en avion (qui sont rares)
Bonne continuation, gael