Le Sommet de la Terre de Stockholm en 1972, le Protocole de Kyoto en 1997, la Conférence Climat et les Accords de Paris en décembre 2015: 3 événements, 3 lieux, 3 dates qui ont permis de prendre conscience des dérèglements climatiques, de parler de transition énergétique et d’envisager des solutions concrètes pour sauver la planète. Tout au moins on l’espère !!
C’est à Stockholm que s’est tenu le Premier Sommet de la Terre en 1972, et que pour la première fois la première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland, parla de « développement durable« . Preuve du développement d’une culture mondiale de respect de l’environnement, les Sommets de la Terre (ancêtres des Conférences des Parties sur le Climat) présentaient un enjeu symbolique important. Rappelons-nous aussi celui de Rio en 1992, 20 ans après Stockholm… Ils visaient à démontrer la capacité collective à gérer les problèmes planétaires et affirmaient la nécessité du respect des contraintes écologiques. Le sommet de 1972 a donné naissance au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
C’est à Kyoto qu’a été signé le fameux Protocole en 1997. C’est ici que pour la première fois l’alarme a été donné au monde entier sur les dangers du réchauffement climatique. Le protocole de Kyoto est sans doute l’accord sur le climat le plus connu du grand public. Il est en effet majeur car c’est la première fois que plusieurs pays du monde entier ont signé un accord contraignant les forçant à diminuer leurs émissions de CO2.
Le protocole de Kyoto est un accord international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Signé le 11 décembre 1997, lors de la 3e Conférence des parties à la convention (COP3) à Kyoto, au Japon, il est entré en vigueur le 16 février 2005 .
Ce protocole visait à réduire, entre 2008 et 2012, d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 les émissions de six gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote et trois substituts des chlorofluorocarbones.
La Conférence de Copenhague de 2009 sur le climat devait être l’occasion de renégocier un accord international sur le climat remplaçant le protocole de Kyoto. Les pays émergents étaient alors intégrés au processus. Elle a échoué…!! La principale déception venait évidemment de la non-participation de certains pays importants tels que les États-Unis, la Chine ou l’Inde. Ces trois pays ont bien sûr invoqué des raisons différentes pour expliquer leurs choix, il n’en reste pas moins qu’ils font partie des pays parmi les plus pollueurs du monde…
C’est à Paris que s’est tenu la 21e conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 21) en décembre dernier. Elle a abouti à un accord international sur le climat applicable à compter de 2020, date d’arrivée à échéance du protocole de Kyoto. Sa feuille de route est marquée par l’expérience du protocole de Kyoto et de la conférence de Copenhague (2009).
Chaque année, depuis la signature de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques en 1992, les 195 Etats signataires se réunissent pour définir ensemble des objectifs concrets de lutte contre les dérèglements climatiques. Aux côtés des représentants des Etats, les ONG, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et la communauté scientifique, participent aux débats.
La COP21 a établi les bases d’un nouvel accord international applicable à tous les pays. Il engagera l’ensemble des Nations dans une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre (GES), dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial à 1.5°C. C’est à Paris donc que les 195 pays, les pays les plus riches et les plus pauvres, ont signé un accord qui s’il était validé, dès avril prochain, pourrait contenir à -2%, le seuil maximal, le réchauffement climatique et redonnerait espoir à toute l’humanité de sauver la planète…
L’accord reconnaît aussi que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront être consacrés chaque année à partir de 2020 à financer des projets permettant aux pays de s’adapter aux changements climatiques (montée des eaux, sécheresse…) ou de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Ces financements devraient augmenter, comme le précise l’accord. Certains pays en développement, sur une base volontaire, pourront aussi devenir des donateurs pour aider les pays les plus pauvres. C’est une nouveauté. En 2025, un premier rendez-vous est prévu dans l’accord afin de prendre de nouveaux engagements chiffrés pour l’aide aux pays les plus pauvres… L’accord sera ouvert à la signature des pays le 22 avril à New York . Un double critère pour que l’accord entre vigueur : 55 pays / 55 % des émissions devront avoir ratifié l’accord.
La Suède sera autonome des énergies fossiles en 2030. Le Danemark et la Norvège suivront… Nous étions à Stockholm, Oslo et Copenhague et nous avons vu le paysage se transformer depuis 30 ans….
Cinq ans après l’accident de Fukushima, le Japon a encore beaucoup à faire en matière environnementale. Ses engagements pour la COP21 n’ont pas été à la hauteur de l’urgence climatique…Ses défis face aux risques du nucléaire, sa dépendance vis à vis des énergies fossiles, ses velléités sur les énergies renouvelables (vu sa position géographique Il a un fort potentiel en photovoltaïque et en éolien off-shore…), son laissé-faire en matière d’économie d’énergie… Son premier ministre Shinzo Abe qui a décidé de relancer le nucléaire, 5 ans après Fukushima… mais le Japon a signé l’accord et on lui donne rendez-vous avant 2025 !!
A Tokyo par exemple (qui a un pacte d’amitié avec Paris depuis 1982/Kyoto depuis 1958) qui a vu le mois dernier la visite de la maire de Paris Anne Hidalgo pour partager son expérience dans la lutte contre la pollution en vue des JO (Tokyo 2020, Paris 2024); Tokyo faisant figure de modèle avec une baisse de 55% des émissions de particules fines sur son territoire ces 10 dernières années ainsi qu’une sortie réussie du diesel… On attend d’autres exemples!
De la COP21 à la COP22:
La Conférence de Paris s’est donc soldée par un accord inespéré entre 195 pays participants, dont le Maroc qui s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 13% d’ici à 2030. A celui-ci incombera aussi sous peu une lourde tâche. A l’issue de la présidence française qui dure un an à compter de la COP21, le royaume chérifien sera en effet chargé d’accueillir en 2016, la COP22 puis d’en assurer la présidence pour un an.
La préparation de la COP22 qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre va devenir un enjeu majeur de la diplomatie marocaine, car à Marrakech seront mise en oeuvre une grande partie des décisions adoptées à Paris. Avec en première ligne, Hakima El Haite, ministre de l’Environnement et Sahaleheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères…
Le Premier Sommet de la Terre à Stockholm, le Protocole de Kyoto et les Accords de Paris/COP21 ont ainsi, fait avancer le schmilblick de l’écologie, de la transition énergétique et du développement durable dans la bonne direction… Cap sur la COP22!!