Depuis le 3 septembre dernier, la lutte contre le réchauffement climatique s’est considérablement accélérée. En marge du sommet du G20, les deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les Etats-Unis, ont ratifié l’accord mondial sur le climat conclu en décembre dernier à Paris à l’issue de la COP 21.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité les deux dirigeants :« Vous avez donné une forte impulsion pour faire entrer en vigueur l’accord. Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons y arriver avant la fin de cette année ».
Ces initiatives surviennent alors que Laurent Fabius, le président de la COP21, avait exprimé son « inquiétude » face à la lenteur des actions menées pour ratifier et mettre en œuvre cet accord.
Cet accord pourra être vu par les générations futures comme « le moment où nous avons enfin décidé de sauver notre planète » et « définira les contours de ce siècle », a déclaré avec solennité le président américain.
Parallèlement, la chambre d’enregistrement législative du régime chinois a voté « la proposition (…) pour ratifier » le traité historique issu de la COP21 et visant à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2, voire 1,5 °C par rapport au niveau pré-industriel, selon l’agence Chine nouvelle.
Cela supposera des efforts colossaux pour le géant asiatique, qui tire quelque 70 % de son électricité du charbon, produisant environ 24 % des émissions mondiales de CO2. La consommation chinoise de charbon a doublé sur la décennie 2004-2014, alimentant une pollution atmosphérique endémique.
Avec cette double annonce, une énorme partie du chemin est accomplie : les deux principales économies du globe sont responsables, à elles deux, de 40 % des émissions planétaires.
L’accord entrera en vigueur lorsque 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) l’auront ratifié. Jusqu’à aujourd’hui, seuls 24 pays l’avaient fait, surtout de petits États insulaires, ne représentant que 1,08 % des émissions Bahamas, les barbades, la Somalie, la Palestine…)…
Et les pays nordiques :
En avril 2016, la Suède, le Danemark et la Finlande ont ratifié l’accord. La Norvège début juin : « Nous visons à une mise en œuvre conjointe avec l’UE pour atteindre les objectifs climatiques pour 2030. Ceci nous donne une réglementation européenne solide, contraignante et prévisible sur laquelle nous baser quand nous réaliserons notre objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effets de serre », pouvait déclarer le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement Vidar Helgesen..
Selon l’institut Climate Analytics, 34 pays se sont engagés à ratifier l’accord d’ici à fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran, …).
La ministre française de l’environnement Ségolène Royal espère toujours que le tour de table aura été bouclé pour la COP 22 de Marrakech en novembre. Car une entrée en vigueur à ce moment-là serait le bon moment, estime-t-elle : « Cela permettrait de transmettre le flambeau aux Marocains en ayant acté les choses, pour que la COP22 soit une COP de l’action ».
Direction Maroc précisément :
« Le Conseil du gouvernement marocain a adopté le 9 juin dernier le projet de loi portant approbation de l’Accord de Paris, ce qui laisserait dire que sa ratification finale ne tardera pas à suivre » rapporte le site aujourd’hui.ma . Une ratification d’autant plus attendue que c’est Marrakech qui accueillera du 7 au 18 novembre prochain, la 22è conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP22
A cette occasion, le royaume proposera un plan d’actions articulé autour de 2 points clés : l’initiative AAA « Adapatation, Afrique, Agriculture », et la proposition « Oasis durable ». La première « doit permettre l’atténuation du changement climatique ainsi qu’un meilleur accès aux financements » développe le journal Agri Maroc tandis que la seconde « vise le développement durable des oasis qui sont de plus en plus vulnérables aux changements climatiques et menacés par l’avancée du désert ».
Le Maroc organisait à cet effet jeudi et vendredi, à Skhirat, une station balnéaire à 20 kms de Rabat, la capitale, « une session de consultations informelles à huis clos en présence des négociateurs en chef des délégations étrangères ». Il s’agissait pour les « plus de 140 délégués issus de 50 Pays » de préparer au mieux le début des travaux de Marrakech et le succès de la COP 22;
Cette réunion présidée par Laurence Tubiana, ambassadrice pour le climat de la COP 21, fut clôturée par une conférence de presse en présence de la Ministre marocaine de l’environnemen,t Hakima El Haité et le Ministre des Affaires étrangères et Président de la COP 22, Salahedddine Mezouar
Il reste aujourd’hui tout juste 60 jours aux 195 délégations signataires de l’Accord de Paris en décembre dernier pour caler à Marrakech, en novembre prochain, ces bonnes dispositions dans la maison « Planète » et tenter de l’empêcher de brûler !!
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