La Via Garona, itinéraire homologué GR (Grande Randonnée) qui longe la Garonne sur 170 km, se présente comme une variante des chemins de Compostelle. Il permet de rejoindre la voie du Piémont en 8 à 10 jours de marche, ainsi que des itinéraires entre Conques et Toulouse ou la voie d’Arles.
«La Via Garona a été redécouverte par Jean-Marc Souchon, passionné de randonnée pédestre, qui a mis en évidence l’existence d’une voie de pèlerinage entre Toulouse et Saint-Bertrand-de-Comminges, remontant jusqu’au XIe siècle et permettant aux pèlerins de relier le piémont pyrénéen. Ce nouvel itinéraire permettra de faire le lien entre deux chemins jacquaires, le GR653 voie d’Arles et le GR78 voie du Piémont.» explique Didier Cujives, le président du comité départemental du tourisme et conseiller départemental
« Discrète, la Garonne aime se faire oublier. Jusqu’au réaménagement des berges et au projet de grand parc, Toulouse lui tournait d’ailleurs crânement le dos. Et le reste du département à longtemps fait comme s’il ne la voyait pas. L’ouverture du sentier Via Garona marque à ce titre une rupture. Car les 170 km qui relient Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges ne sont pas seulement un sentier de grande randonnée sacrée. Ils insèrent la Garonne dans le réseau international des sentiers de Saint Jacques de Compostelle en reliant, via ses berges, les deux chemins qui, venus du Puy-en-Velay pour le plus célèbre, ou d’Arles pour la voie du Piémont sont empruntés depuis le XIe siècle par les pèlerins de Saint Jacques » continue l’élu.
Le nouveau GR ralliant Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges a donc été foulé par ses premiers marcheurs début juillet.
Le GR861 Via Garona n’est pas un chemin comme les autres. De Toulouse (basilique de Saint-Sernin) à Saint-Bertrand-de-Comminges (cathédrale Sainte-Marie), il longe la Garonne à la découverte du patrimoine historique, culturel et naturel. D’une traite ou par tronçons, on pourra découvrir 170 km de chemins balisés à travers toute la Haute-Garonne.
La prise de conscience de la réalité géographique et économique du fleuve, dont le GR 861 n’est qu’une première étape. Car si les marcheurs de Haute Garonne ont désormais leur Chemin de Saint Jacques en bord de Garonne, les cyclistes auront bientôt leur piste cyclable 100 % garonnaise. Ce parcours reliera Toulouse à Vielha dans le Val d’Aran, la source du fleuve.
Dans son principe de «cohérence stratégique», le patron du tourisme annonce la création de «bulles» tout le long de la Via Garona pour découvrir l’itinéraire plus en profondeur dans les terres. Sans oublier la création, d’ici à 2020, de la piste cyclable Trans Garona qui reliera la Haute-Garonne à l’Espagne. «Il s’agit d’insuffler une dynamique économique pour les commerces, les hôteliers ou autres restaurateurs. Pour, bien sûr, donner du plaisir aux gens.»
«L’avantage d’avoir délaissé la Garonne, c’est qu’elle est restée très sauvage. Il y a un côté amazone avec ces grands arbres, ce courant parfois très fort et ces immenses rives pas toujours très stables. C’est une découverte magique.» souligne le responsable à l’adresse des touristes étrangers invités à découvrir son département.
Via Garona s’inscrit plus globalement dans le cadre du plan d’actions 2017-2020 en faveur de l’environnement, adopté début 2017 par l’assemblée départementale. La préservation de la ressource en eau, de la biodiversité, le développement de l’agriculture durable et des mobilités douces sont autant de thématiques qui guideront l’action du Département, pour faire face dans les 3 ans à venir au réchauffement climatique et préserver le cadre de vie des habitants de la Haute-Garonne. Ce plan comprend 41 mesures et prévoit 150 millions d’euros d’investissement.
La découverte du patrimoine naturel du département, en bord de Garonne, constitue à ce titre l’un des autres atouts de la Via Garona.
Un nouveau topoguide, édité par la Fédération française de randonnée terrestre, présente cet itinéraire, ainsi qu’une trentaine de randonnées labellisées en Haute-Garonne.
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