Bonsoir Glasgow. Ici, c’est la Terre !

Repoussée d’un an en raison du Covid, la 26e Conférences des parties sur le changement climatique s’est réunie en Écosse du 31 octobre au 12 novembre. La COP26 de Glasgow intervenait six ans après la COP21 et l’Accord de Paris. Les enjeux sont toujours  confrontés à des réalités complexes dès lors qu’il faut passer des intentions à l’action. La finalité, en revanche, est d’une effrayante simplicité : assurer sans tarder la survie des prochaines générations. Comment ? En s’efforçant de maintenir les températures mondiales au plus près d’1,5°C de réchauffement d’ici 2100.
Objectif inatteignable au rythme des engagements actuels des États. Alors que le scepticisme sur un succès dominait et que la pression est maximale sur les leaders politiques, la Chine et les Etats-Unis, les plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre annonçaient leur accord sur le renforcement de l’action climatique et s’engageaient à « prendre des mesures pour relever leur ambition pendant les années 2020″ réaffirmant leur attachement aux objectifs de l’Accord de Paris. Un pas en avant historique, mais très décevant aux yeux des experts.

Dans le même temps, la presse européenne se demandait qui des jeunes militants et leurs mobilisations citoyennes, des institutions démocratiques et leurs « bla-bla-bla » diplomatiques, ou des entreprises innovantes et leurs récurrents  « bluffs » et autres « greenwashing »… contribueront le plus à faire progresser la cause climatique. 15 éléments à mettre dans le débat… Et dans l’action!

1/ Génération Greta ! Sur les cinq continents Les jeunes se mobilisent pour le climat.

Un peu partout sur la planète, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg a fait des émules.
Les Ougandaises Vanessa Nakate et Leah Namugerwa, L’Argentine Nicki Backer, L’Australienne Harriet O’Shea Carre, La Thaïlandaise Ralyn Satidnasarn, L’américaine Alexandria Villa Senor, L’Allemande Luisa Neubauer, La Polonaise Inga Zasowska, La Suisse Marie-Claire Graff, Les Belges Youna Marette, Anuna de Wever, Adelaïde Charlier, Les Françaises Iris Duquesne et Côme Girschig
https://www.france24.com/fr/20190925-climat-greta-thunberg-jeunes-militants-monde-environnement-activiste

2/ Top 10 des pays les plus verts du monde en 2021 :
Si l’on pouvait s’attendre à retrouver les pays nordiques et notamment l’Islande, le Danemark, et la Norvège aux 3 premières places du classement 2021 des pays les plus vertes au monde (Green Future Index), on est surpris de noter la 4ème place de la France. Selon la revue, la très bonne position de la France s’explique notamment par son rang de « leader mondial de la production d’hydrogène et par son engagement à dépasser les objectifs de l’UE en
matière d’énergie à base d’hydrogène d’ici 2030 »
Islande (6.45), Danemark (6.44), Norvège (6.2), France (5.98), Irlande (5.95), Finlande (5.90),
Costa Rica (5.78), Nouvelle-Zélande (5.71)
https://www.geo.fr/environnement/quels-sont-les-pays-les-plus-verts-du-monde-204307

3/ Ce sont donc les pays les plus peuplés et industrialisés qui apparaissent en haut du classement des pays les plus pollueurs au monde. #Chine, #États-Unis, #Inde.
Suivent Russie, Japon et Allemagne, le 1er pays européen à cause de sa forte dépendance au charbon. La #France échappe au classement grâce au nucléaire, énergie majoritaire dans le pays.
Les trois pays les plus gros émetteurs de CO2 sont donc :
• La Chine avec 9,8 millions de tonnes de CO2 émises en grande
partie dues à l’exportation de biens de consommation et à sa forte
dépendance au charbon ;
• Les États-Unis avec 4,9 millions de tonnes de CO2 émises ;
• L’Inde avec 2,4 millions de tonnes de CO2 émises.
On observe que l’Allemagne est, avec beaucoup d’avance, le pays européen
qui émet le plus de CO2 à cause de sa forte dépendance au charbon.
Ainsi, ¼ des émissions de CO2 de l’Union Européenne proviennent de
l’Allemagne.

4/ Si la Chine, les Etats-Unis et l’Australie sont sans surprises en tête du classement des pays les plus climato-sceptiques. La Suède et la Norvège complètent étonnamment ce Top 5.
Greta Thunberg est l’arbre qui cache la forêt des 14 % de Suédois qui affirment ne pas croire au réchauffement climatique, ou plutôt qui n’y voient pas un drame absolu. Quand à la Norvège qui possède la ville la plus au nord de la planète : Longyearbyen, également appelée par les spécialistes le « ground zéro » du changement climatique compte tenu de sa situation proche du cercle polaire et donc en première ligne du réchauffement et de son impact sur l’environnement. La ville a ainsi vu ses températures augmenter de 10°C en 30 ans avec des conséquences dramatiques comme la présence d’ours blancs affamés, ou des mini tsunamis qui ravagent les côtes lorsque des blocs géants de glace (jusqu’à 23km de long) se détachent et plongent dans la mer… Malgré ces nombreux signaux, 12 % de la population ne croit pas au changement climatique. Plus encore estiment que le réchauffement serait d’origine naturelle et se lissera avec le temps. Une théorie qui a elle aussi de quoi laisser sceptique !

5/ Si 5 villes nordiques et 2 bataves sont, sans surprises, parmi les 10 villes d’Europe les plus vertes du classement 2022 du magazine GEO, c’est la capitale de la Slovénie Ljubjana qui arrive en tête de ce classement.
La ville possède le pourcentage le plus élevé d’espaces verts par habitant en Europe. A cela s’ajoutent 200 km de pistes cyclables, ou encore un centre-ville sans voitures depuis 2008. La Slovénie est d’ailleurs la destination la plus récompensée par la Commission européenne pour son tourisme durable. A noter que deux villes françaises figurent dans ce classement, Grenoble, à la 10ème place et Paris à la 18e.
Les 10 villes d’Europe les plus vertes en 2022 : • Ljubljana, Slovénie, • Helsinki, Finlande, • Lahti, Finlande, • Stockholm, Suède, • Copenhague, Danemark, • Oslo, Norvège, • Nimègue, Pays-Bas, • Amsterdam, Pays-Bas.

6/ Bien que le concept de villes intelligentes puissent s’opposer à celui de cités durables , une « Smart City » (ville intelligente) est une ville qui gère de façon éco-durable, donc environnementale ses services : mobilité, santé, sécurité, eau , déchets et énergie, social et logement, développement économique, numérique et engagement écologique
responsable.
#Singapour, #Dubai et #Copenhague arrivent aux 3 premières places. La
capitale danoise se dirige vers une croissance intelligente, intégrée à
ses politiques environnementales radicales. Le #Copenhagen #Solutions #Lab a reçu un prix en 2017 pour un système qui surveille le trafic, la qualité de l’air, la gestion des déchets, la consommation d’énergie et d’autres éléments et compare les opérations en temps réel.
#Oslo (Norvège) se démarque de manière unique en tant que Smart City pour sa concentration sur le développement d’une atmosphère durable et respectueuse de l’environnement.
Boston et New York, Londres, Barcelone, Amsterdam et Hong-Kong complètent le tableau des 10 villes les plus intelligentes au monde.

7/ La galette des riches et la part du pauvre ! Tandis que la Chine et la Russie sont absentes de la 26e Conférence de l’ONU sur le climat à Glasgow, l’Inde (l’un des 3 plus gros pollueurs) a annoncé ne vouloir parvenir à la neutralité carbone qu’à partir de 2070.

Pour le quotidien économique britannique Financial Times, la date annoncée par l’Inde se justifie : «Alors que de nombreux Etats occidentaux se fixent 2050 comme délai, le gouvernement indien souligne à juste titre que ces pays se sont servis des énergies fossiles pendant des décennies, pour ne pas dire des siècles, afin d’élever leur niveau de vie.
C’est une évolution dont des millions de ruraux pauvres en Inde – souvent tributaires de générateurs diesel – commencent à peine à bénéficier. La part de l’Inde dans la hausse des émissions de CO2 au cours de l’histoire est bien plus faible que celle d’autres pays. Et si elle apparaît dans le haut du classement mondial en termes d’émissions absolues, cela est aussi lié à sa population plus importante. De par sa pauvreté relative, le niveau de ses émissions par habitant la place en revanche en bas de tableau.» (avec eurotopics.net)

8/ Stop au #blabla des actes maintenant !! Températures de l’atmosphère et de l’océan au plus haut, élévation des mers et précipitations extrêmes… L’organisation météorologique mondiale dresse un état des lieux glaçant de la planète et indique que « les sept dernières années sont en passe d’être les plus chaudes jamais enregistrées »
« En 1986, je suis allé au Pôle Nord en tirant un traîneau, en marchant sur la banquise, il y avait de la glace jusqu’au bout » raconte Jean-Louis Etienne, explorateur français connu pour ses expéditions en Arctique – (il a été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986). « En 2010, j’ai survolé en ballon. Il y avait d’énormes étendues d’eau libre… En 2020, on a envoyé encore 43 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, on ne se rend pas compte de la catastrophe ! » s’alarme l’explorateur français.

9/ En 2013, Tallin, la capitale de l’Estonie était la première capitale au monde à rendre ses transports publics entièrement gratuits pour tous ses habitants. Elue en septembre «capitale verte de l’Europe», la ville se félicite de bénéficier de l’air le «plus pur» du continent et elle devrait rester la plus grande ville d’Europe sur ce thème jusqu’en 2023.

10/ Islande : Au pied d’un volcan cette usine d’un nouveau genre aspire l’air ambiant pour capter le CO2, principal responsable du réchauffement climatique, avant de l’emprisonner dans le basalte souterrain.
Monstre d’acier surélevé par des dalles en béton et relié à un dédale de tuyauteries, Orca – « orka » signifiant « énergie » en islandais – est la plus grande usine au monde conçue pour capter le dioxyde de carbone directement dans l’air et le transformer ensuite en roche.
La start-up suisse Climeworks promet d’extraire près de 4 000 tonnes de CO2 de l’air par an, pour la stocker sous terre. L’objectif de Climeworks est d’éliminer 1 % des gaz à effets de serre émis sur Terre d’ici à 2025 et ainsi de limiter, à son échelle, le réchauffement climatique.
Aujourd’hui si beaucoup restent encore sceptiques quant aux coûts engendrés et remettent en question l’efficacité du projet. « Il est temps d’expérimenter sur le terrain les diverses solutions possibles de captage et de stockage du CO2, dont celle-ci. La nature des roches en profondeur va conditionner le type de stockage et sa localisation. Chaque territoire pourra choisir les solutions les plus adaptées selon ses spécificités et ses besoins de décarbonation » fait-on savoir.
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/09/islande-cette-usine-extrait-le-co2-de-lair-pour-lenfouir-sous-terre
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/en-islande-le-co2-elimine-de-l-air-et-transforme-en-pierre-fc4f597fa3013544b326eaeaf24b98a0

11/ Avant de redescendre sur terre, l’astronaute français Thomas Pesquet a alerté, pendant ses 6 mois en orbite dans l’ISS, la Station spatiale internationale ,images à l’appui, des conséquences du réchauffement climatique :
Les incendies en Californie, en Turquie ou en Grèce cet été, l’érosion des côtes à Dakar au Sénégal, ou encore la formation des ouragans Larry et Ida dans l’Atlantique., les mines de charbon à ciel ouvert en Allemagne…
« Depuis la Station, on en voit les conséquences en direct avec les phénomènes météo extrêmes comme les ouragans et les feux de forêts XXL, ou en décalé en comparant avec les missions précédentes –recul des glaciers, disparition de morceaux de forêts, fleuves qui changent de couleur à cause des sédiments issus de l’érosion”, écrivait-il à cette occasion. “Ou encore, en amont des effets du changement climatique, on voit des infrastructures qu’on devine néfastes pour l’environnement. Deux exemples, parmi de très nombreux et qu’on retrouve dans quasiment toutes les régions du monde, pour répondre à une question qu’on nous pose souvent: oui, on en voit.” Lire ici
https://www.huffingtonpost.fr/entry/ces-fois-ou-thomas-pesquet-a-alerte-sur-le-rechauffement-climatique-depuis-lespace_fr_6187b899e4b0ad6f58844ad3

12/ Gambie: « Nous sommes l’un des pays qui polluent le moins et l’un de ceux qui
souffrent le plus du réchauffement climatique, c’est tout le paradoxe. » Lamin Dibba ministre de l’environnement gambien.
Ecouter ici :
https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-du-mardi-09-novembre-2021

13/ Costa Rica s’est engagé dans l’écotourisme: En 2019 , Le Costa Rica a reçu le prix « Champions de la Terre », le prix environnemental le plus prestigieux attribué par l’ONU, pour son rôle de pionner dans la protection de la nature et son engagement en faveur de politiques ambitieuses de lutte contre le changement climatique. Le pays d’Amérique centrale est récompensé pour avoir ouvert la voie à un avenir sans carbone.
Conscient de la richesse de son patrimoine naturel (recouvert à 34 % de forêt tropicale humide), le gouvernement a très vite en place des aires protégées pour sauvegarder sa biodiversité unique (6 % de la biodiversité planétaire).

14/ Un ministre des Tuvalu, un archipel polynésien, situé dans le Pacifique Sud, se filme les pieds dans l’eau pour alerter sur la montée des océans:

« Nous sommes en train de couler mais le reste du monde aussi », a-t-il déclaré, face à son pupitre, son costume cravate mouillé jusqu’aux genoux. « Le changement climatique et la montée du niveau de la mer sont mortels, ils sont une menace existentielle pour Tuvalu et les Etats composés d’atolls. Que nous en ressentions l’impact maintenant, comme c’est notre cas aux Tuvalu, ou dans 100 ans : nous finirons tous par vivre un jour les effroyables effets de cette crise climatique », a-t-il averti. https://www.20minutes.fr/planete/3168715-20211109-cop26-ministre-tuvalu-filme-pieds-eau-alerter-montee-oceans

15/ Enfin, le seul film à voir et à revoir sitôt la COP 26 refermée et pendant toute l’année 2022 et plus encore, afin de tenter de se rapprocher des objectifs des Accords de Paris en vue de la COP 27 en Egypte, qui sera, une nouvelle fois, la COP de la dernière chance ou le FLOP de nouveau programmé :
Le 10 novembre est sorti en salles le film « Marcher sur l’eau » réalisé par Aïssa Maïga.
Un documentaire poignant et engagé qui transporte au cœur du village de Tatiste, au nord du Niger, où les habitants doivent se battre pour avoir accès à l’eau dans un environnement de plus en plus impacté par le changement climatique.
Depuis 2010, l’accès à l’eau potable est reconnu comme un droit fondamental par les Nations Unies. Pourtant, ce sont toujours plus de deux milliards de personnes qui ne bénéficient pas d’un accès direct à cette ressource à travers le monde.
https://www.geo.fr/environnement/marcher-sur-leau-le-poignant-temoignage-dun-village-peul-du-niger-victime-du-changement-climatique-207004