(avec AFP et Bloomberg): « La neige lors des Jeux olympiques d’hiver de Pékin (4 au 20 février) sera entièrement artificielle, en raison des faibles chutes dans les régions qui accueilleront les épreuves« .
Il a neigé jeudi à Pékin mais cela ne changera pas le plan des organisateurs des Jeux olympiques d’hiver organisés dans et autour de la capitale chinoise. La neige sera en effet 100% artificielle lors des épreuves qui se dérouleront dans les montagnes de Yanqing et Zhangjiakou, situées au nord-ouest de la ville et connues pour leur sécheresse hivernale.
Près de 300 canons à neige – de la marque italienne TechnoAlpin et de couleur jaune vif – sont déployés sur les deux sites où il neige peu en raison du temps sec et des vents forts qui favorisent l’évaporation du fragile manteau blanc.
Le Comité international olympique (CIO) impose la mise en place d’un dispositif pour garantir la tenue des compétitions. Mais le dispositif sera exploité à plein temps en Chine. Les organisateurs ont mis en place un immense réseau de tuyauterie alimenté par des barrages situés à plusieurs kilomètres des lieux. Selon une estimation officielle des organisateurs en 2019, cela coûtera 185 millions de litres d’eau pour l’ensemble des sites olympiques.
La manœuvre est évidemment énergivore puisqu’elle nécessite d’arroser préalablement les pentes pour geler le sol, avant de faire apparaître la neige, ensuite damnée pour donner forme aux pistes. « Organiser des JO dans cette région est une aberration, c’est irresponsable, confiait fin décembre à l’AFP la géographe Carmen de Jong, de l’Université de Strasbourg. On pourrait aussi faire les JO sur la Lune ou sur Mars. »
Les organisateurs défendent une approche éco-responsable
Face à ces accusations de désastre écologique, les organisateurs se targuent au contraire du côté responsable. Ils soulignent ainsi que les canons sont actionnés par de l’électricité d’origine renouvelable et que l’eau retournera dans le sol après la fonte. L’argument fait face à une réalité plus sombre sur la gestion des ressources en Chine. Selon l’AFP, Pékin ne peut compter que sur 300 mètres cube d’eau par an et par habitant, moins du tiers recommandé par l’ONU. Et cela ne devrait pas s’arranger puisque le gouvernement chinois compte surfer sur les JO pour transformer Zhangjiakou en station hivernale et développer cette région pauvre, rapporte le média américain Bloomberg.
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Crédits Photo: FranceTVInfo, DR