La militante écologiste suédoise Greta Thunberg n’ira pas à la COP27 !

(avec AFP) Estimant que les COP « ne sont pas vraiment destinées à changer le système », la jeune militante écologiste Greta Thunberg n’ira pas à Charm-el-Cheikh, afin de ne pas donner l’impression de cautionner le pouvoir égyptien. « Je ne vais pas à la COP27 pour beaucoup de raisons », notamment les droits humains, a en effet annoncé l’activiste écologiste suédoise lors d’une séance de questions-réponses à Londres pour le lancement de son « Grand livre du climat ».

« L’espace pour la société civile cette année est extrêmement limité » à la 27e conférence de l’Onu sur le climat, a fait valoir la militante de 19 ans en clôture du festival de littérature de Londres au Southbank Centre, où elle a reçu une ovation debout. Cette position n’est cependant pas une surprise. Sur Twitter, elle avait déjà exprimé sa solidarité avec « les prisonniers de conscience en Egypte avant la COP27 », qui s’ouvre le 6 novembre et se tiendra jusqu’au 18.

« Les COP ne fonctionnent pas vraiment »
Les COP, dont la précédente s’était tenue au Royaume-Uni à Glasgow, « ne sont pas vraiment destinées à changer le système » mais à encourager des progrès graduels dans la lutte contre le changement climatique, a argumenté l’activiste climatique. Elles « sont surtout utilisées comme une opportunité pour les dirigeants et les gens au pouvoir pour obtenir de l’attention, pour toutes sortes de « greenwashing » » ou opérations de communications pour prétendre agir contre la crise climatique quand ce n’est pas le cas, a-t-elle poursuivi. Donc « telles qu’elles sont, les COP ne fonctionnent pas vraiment, à moins qu’on les utilise comme une opportunité pour mobiliser » a poursuivi la jeune femme.

«Le Grand Livre du climat», savoirs pour «résister au déni»

L’ouvrage de la militante suédoise, accompagnée d’une centaine de personnalités dont le climatologue Michael Mann, l’économiste Thomas Piketty, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’essayiste Naomi Klein ou l’écrivaine Margaret Atwood, est un tour d’horizon remarquable et pédagogique du défi climatique auquel nous faisons face.

Greta Thunberg dit avoir voulu écrire ce livre pendant la pandémie pour « éduquer les gens, ce qui est un peu ironique étant donné que mon truc c’est les grèves de l’école », a plaisanté celle qui avait commencé à manifester devant le parlement suédois en 2018. Encore et encore, elle appelle chacun à devenir activiste, sachant qu’il y a « beaucoup de manières différentes » de le faire. « Le temps des petits pas est révolu et nous avons besoin de changements drastiques » et selon elle, pour obtenir ce changement de dirigeants de gouvernements ou d’entreprises qui ont intérêt au statu quo, « nous avons besoin de milliards d’activistes ».

La sortie mondiale à grands renforts médiatiques, du Grand Livre du climat, se résume-t-elle à un «coup de com» masquant du vide ? Que vaut cet ouvrage rédigé sous la direction de Greta Thunberg, la Suédoise de 19 ans ultra médiatisée, qui a lancé en 2018 une grève scolaire pour le climat, laquelle s’est depuis étendue à de nombreux pays ? Eh bien, il est remarquable. Si vous voulez tout comprendre sur «la crise du climat, de l’écologie et de la durabilité, si profondément interconnectées», «le sujet le plus important au monde», dixit celle qui, infatigable, a pris la parole partout dans le monde (Forum économique mondial de Davos, Congrès des Etats-Unis, Nations unies…), lisez ce document de 446 pages (Kero, 32 euros).
Ecrit par plus de cent scientifiques, experts climatiques, écrivains, économistes et activistes internationaux renommés, cette somme est un tour d’horizon complet et très pédagogique de l’urgence écologique.
Tous les droits d’auteur de Greta Thunberg seront versés à sa fondation éponyme puis distribués à des organisations caritatives en lien avec l’environnement.

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