A l’automne dernier, le groupe français Akuo Energy décidait d’augmenter la puissance de la centrale solaire de Piolenc (Vaucluse) « O’MEGA 1 bis », la première centrale solaire flottante de France, en agrandissant la ferme photovoltaïque déjà existante.
À Piolenc, commune de 5.000 habitants du département du Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’aménagement de la ferme photovoltaïque flottante de la société Akuo Energy, entreprise spécialisée dans la production d’énergies renouvelables, entre dans sa phase finale.
En 2019, le projet « Oméga 1 » de l’entreprise a porté sur l’aménagement d’un parc photovoltaïque d’une superficie de 17 hectares, pouvant fournir 17 mégawatts d’électricité.
À la suite d’un incendie survenu fin janvier 2022, des travaux de renforcement des câbles et de sécurisation en plastique sur les parties métalliques sujettes aux frottements ont été effectués. Par ailleurs, Akuo Energy poursuit la réalisation de son programme « O’MEGA 1 bis ». Il s’agit d’une extension de cinq hectares permettant de produire cinq mégawatts supplémentaires.
Les deux projets de l’entreprise ont été confiés à Bouygues Énergies & Services. Le coût total de l’ensemble du projet est chiffré à environ 1 500 000 euros.
Commune à énergie positive
47.000 panneaux photovoltaïques flottent sur l’ancienne carrière désaffectée de Piolenc. Après dix ans de gestation, la petite commune s’apprêtait, en 2019, à accueillir la première centrale solaire flottante de France. Au bout d’un tortueux chemin de terre, le trou béant de 50 hectares dont le maire ne savait que faire s’est transformé en projet inédit où les cygnes et les canards naviguent autour des panneaux solaires qui s’étendent sur 17 hectares du plan d’eau.
O’Mega1, la plus grande centrale photovoltaïque flottante d’Europe selon son concepteur, est entrée en service en septembre 2019 et a pu produire jusqu’à 17 mégawatts, soit la consommation annuelle d’électricité de 4.700 foyers ou quelque 10.000 personnes. Le record mondial détenu par la Chine avec sa centrale solaire flottante de 86 hectares (l’équivalent de 120 terrains de football) et ses 160.000 panneaux pour une puissance de 40 MW reste néanmoins encore loin.
« L’eau permet de refroidir les panneaux et d’améliorer de 5 à 10% le rendement par rapport à des panneaux solaires classiques« , expliquait à l’époque, au journal Capital, Nicolas Maccioni, directeur des affaires publiques d’Akuo, la société qui a repris le projet développé par l’entreprise Ciel et Terre, pionnière dans le domaine.
Tout a commencé il y a une quinzaine d’années, quand cette dernière entre en contact avec le maire de la commune qui a déjà transformé un premier plan d’eau, creusé pour la ligne du TGV, en base de loisir et de pêche. « Nous ne savions pas quoi faire de cet espace qu’il fallait sécuriser pour éviter les accidents ».
Un prototype de centrale de 100m2 est installé, puis agrandi à 350m2. Des tests en soufflerie sont effectués pour mettre à l’épreuve l’installation située en pleine vallée du Rhône réputée pour ses vents violents, mais le rendement doit encore être amélioré.
L’entreprise Akuo allège les flotteurs sur lesquels sont disposés les panneaux photovoltaïques reliés par des câbles au réseau électrique afin « d’être plus compétitifs ».
« Il n’y a pas de complexité technique particulière », expliquait l’entreprise à Capital, mais on a eu les difficultés d’une première française pour faire accepter le projet aux autorités… Trois passages devant la commission de régulation de l’énergie ont été nécessaires pour avoir les autorisations, même si le conseil municipal, lui, n’a jamais douté« .. Au début, on ne l’a pas fait pour le gain d’argent, on a accepté de baisser le loyer plutôt que d’abandonner le projet… » poursuit le représentant de la commune qui a réinvesti la moitié des 50.000 euros de loyer dans le capital d’Akuo après avoir perçu « plusieurs centaines de milliers d’euros » à l’installation. (Recueilli par Capital.fr)
Fière que des délégations étrangères viennent visiter son site, la petite ville de Piolenc, près d’Orange, avec ses trois éoliennes d’un MW chacune, peut désormais se targuer d’être une des rares communes françaises à énergie positive.
Grâce notamment à ce démonstrateur « grandeur nature », Akuo ambitionne de développer sa filière énergétique sur le territoire français, s’est lancé dans d’autres projets similaires en Occitanie et dans le Grand Est, et finalise l’installation de deux fermes solaires dans le sud de la France.
Dans un prochain article, Francofil ira visiter l’entreprise française Akuo, producteur d’énergie renouvelables (solaire, éolien, biomasse, hydraulique et stockage), créée en 2007 dans l’une de ses implantations à Aix en Provence (elle en compte une quinzaine avec 350 employés et un chiffre d’affaires de près de 300 millions d’euros).
Crédits photo: DR, Akuo Energy, O’MEGA 1