Stockholm ne sait plus quoi faire de sa neige !

L’hiver 2010 est le plus froid depuis 25 ans. En six semaines, de mi-décembre à fin janvier, c’est un mètre de neige qui est tombé sur Stockholm. Et la ville a bien du mal à se débarrasser d’un don du ciel devenu déchet toxique…

Les enfants s’en amusent, les mamies s’en méfient, mais bien peu de Stockholmois savent au fond ce que devient la neige dégagée des trottoirs et chaussées.

Voiture et neige

Agglutinés en tas ou transformés en purée, les flocons ont des destins variés, mais la majeure partie est tout bonnement rejetée à la mer, par bennes entières, en quatre points du centre ville. Opération routinière depuis plusieurs décennies, seulement cette année, les quantités déversées ont amené l’agence pour la protection de l’environnement (Naturvårdsverket) à tirer la sonnette d’alarme. La neige est-elle aussi blanche qu’elle en a l’air ? Les explications de Tor Borinder : « La neige est polluée, et plus elle reste au sol, plus elle se charge de sable et de sel, mais aussi de polluants qui proviennent essentiellement du trafic routier. On y trouve des métaux lourds et des hydrocarbures, qui sont pour certains cancérigènes, et toxiques pour le système nerveux chez beaucoup d’espèce, y compris chez l’homme. C’est pour cela que nous recommandons une autre solution, comme le stockage dans une zone où l’on pourrait contrôler les eaux de la fonte des neiges. Mais il est évidemment très difficile de trouver un endroit assez grand en environnement urbain. »

La neige tombée sur le centre de Stockholm en décembre et janvier pourrait recouvrir quarante terrains de football sur une épaisseur de 5 mètres !

A la voirie, on a fait les comptes : la neige tombée cet hiver sur le seul centre ville pourrait recouvrir une surface équivalente à 40 terrains de football, sur une épaisseur de 5 mètres ! Une telle superficie ne se trouve pas au coin de la rue, et le transport de la neige par camions vers une étendue éloignée aurait alors un impact non négligeable sur l’environnement.

L’évacuation dans la Baltique a donc été considérée comme la meilleure (disons la moins mauvaise) solution pour l’instant, après une série d’analyses réalisées en aval des lieux de rejet. A condition toutefois de respecter un quota de 600 000 mètres cubes pour l’ensemble de la saison. Pour réaliser ce que cela représente, osons une comparaison frappante : 600 000 mètres cubes, c’est le volume interne de Globen Arena, la salle multisports de Stockholm (actuellement la plus grande structure sphérique du monde).

La quantité de neige rejetée à la mer pourrait remplir Globen !

Problème : plus des deux tiers de ce volume ont déjà été déversés dans la mer depuis le début de la saison, et le quota risque d’être dépassé en cas de nouvelles chutes de neige. On cherche donc de nouvelles solutions. Un stockage dans les anciennes cuves à pétrole de Loudden (progressivement délaissées pour celles de Nynäshamn) avait un temps été envisagé, avec pour principal avantage la proximité du centre ville (seulement 3 km), mais le projet a été abandonné : un trafic intense de poids lourds est inenvisageable au voisinage des 10 000 logements en passe de sortir de terre sur le site (Stockholm Royal Sea Port 2030).

Ericsson Globe (Globen)

Le problème reste entier pour l’hiver prochain… Et si on transformait Globen en boule de neige ?

Une réflexion au sujet de “Stockholm ne sait plus quoi faire de sa neige !

  1. vik

    Et c’est 50 cms encore ce week end… On dit qu’avec les rejets toxiques dans le lac Mälaren au centre de stockholm, on ne pourra pas s’y baigner cet été ?? C’est vrai ??