L’Union européenne et la gestion du développement durable.

Cette première contribution est l’introduction de l’article écrit par Måns Lönnroth « L’Union européenne et la gestion du développement durable: le rôle des pays nordiques » pour l’ouvrage l’Europe et le Développement durable (collection Penser l’Europe, 2008) !

Måns Lönnroth est diplômé de physique et a mis en place l’étude des mathématiques à l’Institut de technologie à Stockholm. Il a été secrétaire d’État au ministère suédois de l’Environnement entre 1994 et 1999. Entre 2000 et 2006, il était directeur du Mistra, une fondation suédoise dotée pour la recherche stratégique sur l’environnement. Il est actuellement membre du bureau des fondations Volvo pour la recherche et l’éducation, qui investissent dans la recherche sur le futur des transports urbains.

Måns Lönnroth

Måns Lönnroth

Introduction

Toute étude des rapports entre l’Union européenne et le développement durable doit de nos jours prendre pour point de départ les élargissements successifs de l’UE.
Son élargissement de douze à quinze États membres avait porté sur l’Autriche, la Finlande et la Suède, tous États de petite taille hautement développés et attachant un intérêt soutenu tant à l’environnement qu’à la politique sociale, donc semblables aux autres, pour ne pas dire plus avancés. De ce fait, l’homogénéité de l’Union s’en est trouvée plutôt renforcée.

L’élargissement de quinze à vingt-cinq, puis vingt-sept États membres n’a pas été de même nature. Politiquement, l’Europe s’est enfin décidée à assumer l’héritage du traité de Versailles. Sur le plan de l’environnement, la plupart des grands écosystèmes du continent relèvent désormais de la responsabilité de l’Union européenne. Du point de vue socio-économique, l’Europe est devenue plus hétérogène. Si les grands problèmes d’environnement sont désormais, en théorie, plus aisés à gérer, en revanche, l’hétérogénéité socio-économique de l’ensemble rend la pratique de cette gestion beaucoup plus complexe.
C’est là qu’entre en jeu la gestion institutionnelle du développement durable.

Dans les principes directeurs du développement durable qu’il a adoptés en 2005, le Conseil européen a donné de cette notion une définition qui repose sur celle du rapport de la commission Brundtland, elle-même reprise de celle qui avait été formulée en 1980 par l’iucn (Union internationale pour la conservation de la nature) et qui, déjà à l’époque, constituait un compromis entre le développement économique et la préservation de la nature. Le Conseil a déclaré que l’ue devrait veiller à la protection de l’environnement au niveau mondial, à l’inclusion sociale en Europe ainsi qu’à la solidarité avec les autres pays et à la compétitivité économique de l’Union sur les marchés mondiaux. Il n’est pas tenu compte d’éventuels conflits de priorités.

Dans la pratique, cependant, il va sans dire que l’UE a agi à maintes reprises comme si ces conflits se posaient avec acuité. Les débats sur les changements climatiques, les produits chimiques ou la pollution due aux transports témoignent du souci exprimé quant au fait que des politiques environnementales trop rigoureuses risquent de mettre en danger la compétitivité de l’industrie Måns Lönnroth 36 européenne, donc d’avoir des effets néfastes sur l’emploi et l’inclusion sociale. De ce fait, les conclusions du sommet de Göteborg, en 2001, ont été assez rapidement mises de côté au profit de celles du sommet de Lisbonne, axées de facto sur la seule compétitivité.

L’existence de règles strictes en matière d’environnement rend obsolètes les modes de production et les produits existants et vient renforcer le processus schumpéterien en cours de « destruction créatrice ». Le présent article a pour objet d’examiner de plus près la gestion institutionnelle de ce processus et de voir, à partir de l’exemple des pays nordiques, dans quelle mesure des outils appropriés relevant de la politique sociale et de la politique de l’emploi sont en mesure de réduire les conflits potentiels, voire de les éliminer.

3 reflexions sur “L’Union européenne et la gestion du développement durable.

  1. ortie458b@yahoo.fr

    Effectivement avec la récession qui vient l’Europe à une chance historique d’orienter les économies des états vers l’écologie. Cela peut être une des solution à la crise et permettrait de faire baisser l’euro scepticismes en France

  2. DD

    … l’euro-scepticisme En France et en Tchéquie et en Suède, les deux prochains pays qui prendront la présidence… C’est dire qu’il y a du boulot sur la planche européenne… pour un vrai boom des énergies nouvelles… On le voit en ce moment à Pozdan pour essayer de faire adopter ce paquet énergie-climat… Mais le grand RV sera le sommet de Copenhague sous présidence suédoise et on essaiera ici tous de contribuer à des pistes et des alternatives… N’hésitez pas à nous parler de vos solutions.